Paix 1972 Paix à celui qui hurle parce qu'il voit clair Paix à nos esprits malades, à nos coeurs éclatés Paix à nos membres fatigués, déchirés Paix à nos générations dégénérées Paix aux grandes confusions de la misère Paix à celui qui cherche en se frappant la tête contre des murs en béton Paix au courroux de l'homme qui a faim Paix à la haine, à la rage des opprimés Paix à celui qui travaille de ses mains Paix à cette nature qui nous a toujours donné le meilleur d'elle-même Et dont chaque homme quel qu'il soit a besoin Paix à nos ventres - grands réservoirs de poubelles académiques Paix à vous mes amis, dont la tendresse m'est une nécessité Paix et respect de la vie de chacun Paix à la fascination du feu, paix au lever du jour à la tombée de la nuit Paix à celui qui marche sur les routes jusqu'aux horizons sans fin Paix au cheval de labour Paix aux âmes mal-nées qui enfantent des cauchemars Paix aux rivières, aux mers, aux océans qui accouchent de poissons luisants de gas-oil Paix à toi ma mère, dont le sourire douloureux s'efface auprès de tes enfants Paix enfin à celui qui n'est plus et qui toute sa vie a trimé attendant des jours meilleurs PAIX PAIX... |
Frères humaines Frères humains Qui luttez dans le monde Pour vos libertés Vous êtes mon sang - Frères humains Qui refusez de courber l'échine Face au pouvoir d'État Vous êtes ma dignité - Frères humains Aux teints basanés Forces vives de nos chantiers Vous êtes ma fierté - Frères humains Victimes des SAVAK Des CIA, des DINA ou des GOULAGS Vous êtes mon cri dans le noir - Frères humains Qui mourez chaque jour Sous la torture Vous êtes ma chair - Frères humains Paupières et bouches closes Qui crevez lentement de faim Vous êtes mon poing levé - Soeurs humaines Qui frappez le pavé De nos différences Vous êtes ma révolte - Soeurs et frères humains Emmurés dans nos solitudes Dynamitons les murs Des prisons de nos fantoches. |
Ne pas partir ne pas mourir Ne pas partir, ne pas mourir Sans avoir aimé de nouveau - Partir comme une étrangère Au nom de l'indifférence Mourir, fermer les paupières Au nom de l'intolérance - Ne pas partir, ne pas mourir Sans avoir aimé de nouveau - Partir avec ou sans regret Du blues à perdre l'âme Mourir du bout de leurs grands fouets Jetés comme des oriflammes - Ne pas partir, ne pas mourir Sans avoir aimé de nouveau - Partir vers ce vaste horizon Sans souvenir ni mémoire Mourir sans avoir permission Laisser le monde à son histoire - Ne pas partir, ne pas mourir Sans avoir aimé de nouveau - Partir au bord de mes larmes La solitude au fond du trou Mourir sans qu'on me désarme De ce que furent mes garde-fous - Ne pas partir, ne pas mourir Sans avoir aimé de nouveau - |
Elles
Elle était là tout près Son rire cristallin Bruissait au fil des pages De mes livres d'école Elle parlait d'amitié Eternelle et sans faille Comme si de rien jamais Devais nous séparer Nous avions l'âge de nos poupées Et nous jouions à chat perché Elle était là tout près Allongée sur mon lit La brume de ses cheveux S'entremêlant aux miens Ses bras de porcelaine S'abandonnaient aux draps J'étais neuve et fragile Etrangement vaincue Nous avions l'âge de nos vingt ans Et nous jouions à faire semblant Elle était là tout près Désarmant ses contours Je fouillais ses trésors Aux charmes transparents Elle collait à ma peau Comme l'abeille au miel Vertige de l'absence De l'homme tant aimé Nous étions d'un âge avancé Et nous cherchions à nos calmer Elle n'est plus là tout près J'ai renversé le temps De la divinité Toutes griffes rentrées J'invoque mes démons Aux lumières éclatées Pour laisser place nette À l'homme tourmenté Nous n'avons plus d'âge ni mémoire Nos chemins se sont séparés Elle n'est plus là tout près J'ai le corps enchaîné À l'homme du présent Et de mon devenir J'ai plié le genou Sans jamais courber l'âme Ferme les yeux amour Et trouve le repos J'ai traversé des nuits d'orages Pour n'être plus qu'à mon image |
Racines Je ne crois pas en Dieu L'infiniment Puissant Parce que je crois en l'Homme À son vol en suspens Je crois au grand soleil Qui réchauffe la Terre À l'hymne de l'Éveil Au ventre de ma mère À la vie Sacrement De sueur et de sang Aux larmes de l'Amour À l'arbre du Secours. Je ne crois pas en Dieu L'infiniment Puissant Parce que je crois en l'Homme À son vol en suspens. Et je crois au grand Vent Qui souffle nos mémoires Au saint du Temps Présent À l'issue provisoire Aux germes du Printemps Aux courbes de l'Été Au regard transparent De l'être tant aimé. Je ne crois pas en Dieu L'infiniment Puissant Parce que je crois en l'Homme À son vol en suspens. Et je crois aux mystères De nos âmes en sursis Aux fragments de la chair De nos corps insoumis Aux chemins de la croix Qu'il nous faut supporter En l'absence de la foi Qu'il nous faut retrouver. Je ne crois pas en Dieu L'infiniment Puissant Parce que je crois en l'Homme À son vol en suspens |
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Héro zéro |
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Hallucinés Azimutés Héro zéro Au seuil |
déracinés et déjantés de nos errances de leur adolescence |
Drogués paumés Sans espérance | |
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Blanchi l'argent Des trafiquants Rouge est le sang De nos enfants | ||
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Ils étaient rares Échevelés Sont devenus Emprisonnés |
Ils étaient beaux et renouveaux frimeurs de l'âme cinglés de came |
Drapés flambeaux Foutus infâmes - | |
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Blanchi l'argent Des trafiquants Rouge est le sang De nos enfants | ||
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Qui leur a mis Qui a pourri Truands bas-fonds Dealers traqués |
seringues en main leurs lendemains de la mafia du Nirvana |
Sans lendemain Sans Nirvana - | |
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Blanchi l'argent Des trafiquants Rouge est le sang De nos enfants | ||
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Saignés à blanc Douleurs atroces Ils nous appellent Au s'cours à l'aide |
piqués à mort qui les dévorent nous appelons nous enchaînons |
À cris à corps Des moribonds - | |
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Blanchi l'argent Des trafiquants Rouge est le sang De nos enfants | ||
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Lumières du jour Trésors d'amour Trucidons les Ouvrons les yeux |
lumières du soir lueurs d'espoirs empoisonneurs ouvrons nos coeurs |
Aléatoires De l'intérieur |
L'Enfant du soleil couchant | |||
Prends m'encore dans tes bras Si tu veux toujours Dans le contre-jour Depuis si longtemps Nous refusons le temps Les courants d'air frais Nos corps tressaillaient Et nos émotions De ce brasier est né Vraiment désiré De nos chevauchées Nos coeurs exaltés Prends m'encore dans tes bras Si tu veux toujours Dans le contre-jour Depuis si longtemps |
dis-moi de moi pourquoi nous nous aimons nous nous aimons qui passe de l'âge de grâce en éclosion en éclosion l'enfant torrent touchant en percussions en percussions dis-moi de moi pourquoi nous nous aimons nous nous aimons |
Les Prédateurs Ils m'ont tout pris mes hommes mes femmes Mes jeux secrets et mes caresses Mes turbulences mes oriflammes Mes mains complices de la tendresse Ils m'ont tout pris et Dieu mon âme. Compagnons de la chimère Maîtresses de la pétaudière Amants de la violation Femmes vautours de la passion. Ils m'ont tout pris les en-castrés Mes jours sans fin nuits sans sommeil Mes forces vives fragilisées Mes ruptures en forme d'éveil Ils m'ont tout pris dans la foulée. Compagnons de la chimère Maîtresses de la pétaudière Amants de la négation Femmes vautours de l'occasion. Ils m'ont tout pris les prédateurs Et tout mon corps y est passé M'ont dévorée jusqu'à l'horreur Jusqu'à vouloir me supprimer Ils m'ont tout pris en profondeur. Compagnons de la chimère Maîtresses de la pétaudière Amants de la déraison Femmes vautours de lunaison. Ils m'ont tout pris mais je suis là Surdouée de la survivance Je sais encore ouvrir mes bras Aux émois de la fulgurance Ils m'ont tout pris me revoilà . Compagnons de la chimère Maîtresses de la pétaudière Amants de la désillusion Femmes vautours de l'illusion. |
Le Cerf-volant J'ai vu des horizons Bleuir dans le matin Des horizons flamboyants Célébrer nos destins Et l'enfant confiant Laisse papillonner son cerf-volant Voyageur sans bagages Tu peux entrer chez moi Protège-toi des orages Que tu traînes avec toi Contemple l'enfant Qui s'amuse avec son cerf-volant Toi sans toit Viens écheveler mon jardin Viens chez moi T'aventurer sur mon chemin Et l'enfant confiant Laisse tourbillonner son cerf-volant J'ai vu des horizons Onduler sous nos draps Des horizons flamboyants Irradier nos ébats L'enfant transparent Laisse papillonner son cerf-volant Voyageur sans bagages Tu es entré chez moi Tu as marqué ton passage En dormant avec moi N'oublie pas l'enfant Qui jouait avec son cerf-volant Je te dois Quelques beaux moments d'émotion Tu nous dois Quelques beaux moments d'évasion Et l'enfant-diamant Dénoue les fils de son cerf-volant. |
Femmes algériennes Femmes algériennes, mes soeurs de race, Dorées comme des grappes de raisin Aux rayons du soleil levant - Femmes algériennes, mes soeurs de race, De vos masques enfin dévoilés Aux regards fléchés sur le monde - Femmes algériennes, poitrines au vent Faisant de vos corps un rempart Contre toutes formes d'intégrismes - Femmes algériennes, croisons nos luttes Chers trésors de nos différences Et dans l'indifférence des hommes - Femmes algériennes, osez, marchez, Parsemez vos chemins d'étoiles, Corps célestes d'enfants poussières d'anges - Femmes algériennes, en notre nom Femmes couleurs et de tout's nations Nouons l'écharpe de la PAIX. |
Attendre pas Je ne veux pas attendre D'être là-haut Dans les étoiles Entre Vierge et Taureau Ou la grand Croix du Sud Je ne veux pas Je ne veux pas Attendre l'enfant qui rentre Et qui ne rentre pas Il fait très tard Il n'est jamais trop tard Au crépuscule de l'aube Allez viens viens Viens pour de rien Je ne veux plus attendre Le type de par là-bas Dans son désert De Mongolie profonde Entre Chine et Russie Ne pas savoir Ne pas revoir Attendre l'enfant perdu Et le type égaré Dans ses pensées Mon jardin est immense Et grande ma patience Il n'est pas tard Jamais trop tard Attendre En vain le temps qui passe Le temps qui passe. |
Merci Catherine !
retour page Catherine Ribeiro | Date de dernière mise à jour : 02/04/2018 |